UNE REVOLUTION VERTE ENGAGEE
La première phase du Grenelle de l’environnement s’est donc achevée fin septembre. Le
simple fait qu’elle ait eu lieu sans heurts constitue déjà une victoire sur le doute Il y a, au fond,
une explication très simple à cela, et je vous la livre sans risque de me tromper : les thèmes
qui ont été abordés par le Grenelle correspondent aux préoccupations des Français.
En réalité, l’opinion publique a déjà changé : 93 % des Français se disent prêts à faire des
efforts au quotidien en faveur de l’environnement ; ils ont compris l’importance de ces sujets.
Ce changement d’attitude est une révolution. Car nos concitoyens ont compris que la lutte contre le réchauffement de la planète ou contre les pollutions n’était pas qu’une série de déclarations d’intention, un dialogue entre experts ou entre chefs d’Etat, des lois, des décrets ou des traités internationaux, mais d’abord un ensemble de décisions individuelles et de réflexes de la vie quotidienne ; ils ont compris qu’il y avait un lien entre leur façon d’être et
des phénomènes qui se constatent à grande échelle.
Le Grenelle de l’environnement doit nous aider à définir les chantiers et programmes sur
lesquels nous concentrerons nos efforts, et que le Parlement examinera, modifiera et
évaluera. Cette démarche de concertation la plus large possible des parties prenantes de la
consultation des Français sur Internet et des réunions de présentation des rapports des
groupes dans une quinzaine de villes- était indispensable.
Le Grenelle a permis de se mettre d’accord sur ces diagnostics partagés et sur des principes d’action communs. Reste maintenant à définir les 15 à 20 chantiers structurants pour les années à venir.
Le 24 septembre dernier, pendant la conférence sur les changements climatiques qui se tenait à New York, le Président de la République a rappelé qu’il fallait éviter de franchir le point de non-retour. Ce point de non retour a été évalué à 2 degrés en 2050. Pourquoi : car si la température mondiale augmente en moyenne de deux degrés à cette échéance, nous serons incapables de revenir en arrière.
Il faut que nous prenions conscience que nous rentrons dans un monde nouveau qui nous met confronte au défi de la rareté. Rareté des ressources fossiles, des sols, des espèces. Au fond, il nous convient de démontrer qu’une économie durable -qui ne prélève pas plus que ce que permet l’écosystème- est possible. Nulle part ceci n’a été jusqu’à présent démontré. La France, magnifique pays au climat tempéré, peut le faire.
Il reste à réaliser l’union sacrée sur ce sujet. Nous réussirons à 60 millions de Français.
Jean-Louis BORLOO
Ministre d'Etat
Ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables
Source : www.legrenelle-environnement.gouv.fr