Résumé du CHAPITRE 3 du RAPPORT BRUNDTLAND
LE ROLE DE L'ECONOMIE MONDIALE
Pour la commission, le développement durable doit être assurée par « la garantie de la durabilité des écosystèmes dont dépend l’économie dans son ensemble […] ainsi que le sentiment que les échanges reposent sur une base équitable».
Dans notre contexte actuel de mondialisation, les liens économiques se sont multipliés entre les pays, mais sans aucun équilibre, accentuant la dépendance des pays en voie de développement envers les pays développés.
Les pays en voie de développement ont une économie qui repose essentiellement sur l’exportation de ressources naturelles. Cependant, ces matières premières sont instables et ne permettent pas d’établir une politique de gestion du patrimoine de ressources naturelles susceptible d’assurer une production soutenue.
De plus le poids du service de la dette est également handicapant surtout lorsqu’il se combine (en Amérique latine par ex) avec un fléchissement des apports de capitaux étrangers.
Au cours des années 1980, les taux de croissance économique ont diminué jusqu’à atteindre des valeurs négatives dans de nombreux pays en voie de développement, ainsi de 1981 à 1985 l’accroissement de la population était plus élevé que la croissance économique.
Les emprunts auprès des pays développés se sont donc multipliés, alourdissant le poids des dettes précédentes, déjà important. Pour pouvoir assurer le remboursement du service de la dette, de nombreux pays ont donc abandonné des objectifs sociaux, principalement ceux concernant la santé, l’éducation et l’environnement. Ces mesures d’austérité ont été à l’origine de graves détériorations :
• la baisse des revenus par habitant a forcé une large partie de la population a recourir à l’agriculture de subsistance,qui accroît les pressions sur le milieu naturel.
• L’intégration de mesures écologiques a été relégué au second plan.
Les conséquences pour le Continent Africain :
• la pauvreté et la faim ont entraîné la dégradation de l’environnement et des sols qui a elle-même causé la baisse du rendement agricole et augmenté la pauvreté et la faim.
• une augmentation de la mortalité infantile
• un exode vers les villes pour fuir les zones rurales.
Cette situation est celle qu’a connu l’Asie du Sud dans les années 60, elle a été résorbée par un cycle vertueux : « expansion de la production vivrière, recul de la pauvreté, ralentissement de l’accroissement de la population, augmentation de l’épargne et des investissements ».
Cependant la Commission émets des doutes quant au fait que l’Afrique prenne le même chemin, car contrairement à l’Asie du Sud, l’Afrique sub-saharienne est fortement dépendante de l’économie mondiale. Les augmentations des cours du pétrole, la chute de celui du sucre ou les relèvements de taux d’intérêts l’affectent particulièrement.
Ainsi on a observé une augmentation des flux sortant : les capitaux et matières premières destinées au remboursement de la dette (passé de 15% en 1980 a 31% en 1986), mais une réduction des flux entrant, du à la baisse d’attractivité de l’Afrique pour les investisseurs étrangers.
La communauté internationale a réagi vivement avec un important programme d’urgence humanitaire, pour assurer une aide alimentaire, mais cela ne constitue qu’une aide à court terme, et le développement durable ne peut se concevoir qu’à long terme. C’est donc aux maux et non pas aux symptômes qu’il faut s’attaquer. « Les racines du problème se situent dans les politiques nationales et internationales » c’est aux gouvernements de « veiller à ce qu’il entre davantage de capitaux qu’il n’en sort ».
Mais pour la Commission, l’Afrique ne pourra pas s’extraire de cette crise sans une assistance de la communauté européenne, à long terme et « beaucoup plus importante que celle qui est envisagée à l’heure actuelle ».
Les conséquences en Amérique Latine.
En 1985 la dette mondiale s’élevait à 950 milliards de dollars, 30% de cette dette était attribuée à quatre pays : l’Argentine, le Brésil, le Mexique et le Venezuela.
C’est l’héritage de la crise des années 70 : « la récession a rétréci les marchés s’offrant à l’exportation et les politiques de resserrement monétaire ont relevé les taux d’intérêts mondiaux à des niveaux très élevés ». A ces phénomènes s’est ajouté une fuite des capitaux nationaux vers l’étranger, privant les pays d’Amérique Latine de devises. Les gouvernements nationaux ont donc pris des mesures d’austérité, qui ont eut pour conséquence « d’accroître la pauvreté et la détérioration de l’environnement. »
L’Amérique Latine, privée de crédits et de marchés s’est donc vu contrainte de recourir aux excédents commerciaux pour régler le service de sa dette. C'est-à-dire que les nations transfèrent à leurs créanciers les bénéfices de leurs exportations pour régler uniquement les intérêts, le remboursement du capital de la dette n’est pas encore envisageable.
Ainsi, les matières premières « sont utilisées […] pour répondre aux exigences financières des pays industrialisés créditeurs »
Cela pose un double problème, car autant les ressources sont investis dans un système de remboursement, donc non productif, mais en plus ces pays s’appauvrissent à long terme en exportant des quantités importantes de ressources limitées.
La commission a estimé que ces pays ne seraient pas capables de rembourser leurs dettes si le fardeau qu’elles représentaient n’était pas allégé.
La commission propose donc des pistes de développement, des solutions pour que les économies africaine et sud américaine soient plus équilibrés et donc plus respectueuses de l’environnement.
L’augmentation des ressources à destination des pays en développement.
Pour faire redémarrer la croissance, il est nécessaire d’injecter au sein des économies nationales des capitaux internationaux importants, qui permettent de relancer les productions, et qui par un effet d’entraînement rassurent et encouragent les nouveaux investisseurs. Seulement les initiatives privées ne sont pas suffisantes, il faut donc augmenter les niveaux de l’aide publique au développement qui « a stagné en valeur absolue et dont la plupart des pas donateurs sont restés bien en-deça des objectifs dont il avait été convenu à l’échelon international.
La commission propose d’orienter l’aide au développement vers l’environnement en favorisant l’investissement dans des mesures écologiques comme le reboisement et la production de bois de chauffage, la conservation des sols, la petite agriculture.
Enfin pour que l’accroissement des flux financiers entrant soit efficace, il faut réétudier les flux sortants, et en collaboration avec la Banque Mondiale adapter les conditions de prêts en fonction des projets (taux d’intérêts plus faibles pour des investissement favorables au développement durable par exemple).
Aménagement du commerce international :
Les exportations des pays en développement sont diverses mais consistent essentiellement en des matières premières. Or le prix d’échange de ces ressources (excepté le pétrole dont producteurs et acheteurs s’entendent pour fixer le prix) a baissé depuis le début des années 80 obligeant à effectuer de plus grande pression sur le milieu naturel pour en tirer de moins en moins de bénéfice.
La solution pour la Commission serait de mettre en place des accords internationaux « destinés à stabiliser et à valoriser les recettes d’exportation correspondantes des pays en développement ». Il serait également bénéfique de réduire les mesures protectionnistes, en effet il est « indispensable que les pays en voie de développement bénéficient d’un accès aux marchés des pays industrialisés pour des exportations de types non traditionnels ».
Enfin il est important d’inculquer aux sociétés transnationales un sens des responsabilités. « L’asymétrie qui caractérise le pouvoir de négociation entre de puissantes sociétés et de petits pays pauvres en voie de développement » doit être compensée par un engagement de ces sociétés à respecter le développement et l’environnement des pays avec lesquelles elles traitent. De plus, la Commission estime qu’il appartient aux gouvernements des pays développés de mettre en place des mesures coercitives en cas de non respect des normes environnementales à l’étranger. Il pourrait également évaluer la qualité du respect de l’environnement des projets transnationaux mobilisant des capitaux importants.
Un autre obstacle est signalé par la Commission, celui de la propriété industrielle et des brevets, qui empêchent le transfert de technologies non polluantes trop couteuses, vers les pays en developpement. Si la Commission est consciente qu’il est impossible d’abolir le droit de proprieté industrielle , elle a souhaité des aménagements pour permettre aux avancées technologiques de bénéficier à tous.
Rédigé par Victoria CHERRIER