RAPPORT BRUNDTLAND
Résumé du Chapitre 8
Industrie : produire plus avec moins.
L’industrie est le point central de l’activité économique et de la croissance des sociétés modernes. Elle est à l’origine de la satisfaction de « nombreux besoins essentiels de l’être humain ». Mais tout en améliorant la vie quotidienne à court terme, elle a des effets dévastateurs sur l’environnement. C’est donc un défi que d’apprendre à produire plus, pour satisfaire des besoins toujours croissants, dans le respect de l’environnement.
L’industrie et ses produits ont des effets sur les ressources naturelles : leur prospection, leur transformation en produits et la consommation d’énergie nécessaire à leurs transformations ne sont pas des étapes anodines. Ces impacts peuvent être positifs « lorsqu’ils améliorent la qualité d’une ressource ou étendent le champ de son utilisation, ou néfastes, lorsque des processus ou des produits sont générateurs de pollution, ou lorsqu’il y a épuisement ou dégradation des ressources ».
Longtemps les responsables ont pensé que les effets se limitaient à la pollution de l’air ou de l’eau. L’explosion industrielle d’après la Seconde Guerre Mondiale a laissé peu de place aux préoccupations d’ordre écologique. Puis constatant les effets de l’industrialisation incontrôlée (le smog de Los Angeles, la pollution des grands fleuves comme la Meuse, l’Elbe et le Rhin et l’empoisonnement au mercure à Minamata), l’opinion publique s’est de plus en plus préoccupée de la situation. Les gouvernements ont été encouragés, depuis la fin des années 60 à prendre des mesures, adopter des normes et organiser des contrôles.
L’industrie de son coté s’est efforcée de mettre au point des techniques et des processus moins nocifs pour l’environnement.
Cela a permis d’enregistrer des améliorations. Mais très vite les limites de ces procédés sont apparues. En effet la conception « simpliste » selon laquelle, seuls l’air, l’eau et les sols étaient touchés est vite tombée face à la réalité. Les eaux polluées ont influées sur les poissons et par extension sur l’économie de la pêche. Les seuils de gaz nocifs contenus dans l’air des villes n’ont pas diminué et souvent ont même augmenté.
La Commission souligne donc l’intérêt d’envisager l’industrie et son développement non pas comme une préoccupation locale, mais comme un problème national voir mondial.
Elle propose donc une ligne de conduite afin d’obtenir un développement industriel durable dans un contexte mondial.
Cette action se décline sur trois volets : l’industrialisation du Tiers Monde, la gestion des matières premières, la gestion des nouvelles technologies.
L’industrialisation du Tiers Monde :
La croissance démographique entraîne l’augmentation des jeunes en age de travailler dans les pays en développement. Mais l’agriculture, l’activité traditionnellement la plus développée, n’est pas en mesure d’absorber toutes ces forces de travail. C’est donc à l’industrie de prendre le relais et « d’offrir à ces sociétés en expansion non seulement des possibilités d’emploi, mais aussi des produits et des services ».Cependant les solutions ne sont pas identiques car les configurations sont différentes selon les pays. Quelques grands pays « possèdent d’abondantes ressources naturelles et un vaste marché intérieur », ils sont capables d’offrir une base appropriée à un ample développement industriel.
Beaucoup de petits pays, riches en ressources, orientent leur industrie vers l’exploitation de ces ressources et l’exportation. Ces types d’économies, bien que très répandues sont profondément inégalitaire, le développement industriel n’atteint qu’un petit nombre de secteurs, et les marchés intérieurs sont trop étroits pour encourager leur développement.
Or ces pays sont également ceux qui ne disposent pas des moyens de développer puis d’adopter des mesures de réparations, leurs équilibres sont trop précaires et leur croissance trop dépendante de l’environnement. Il faut donc leur permettre d’accéder dès le départ aux techniques de gestion des ressources et de l’environnement, pour leur éviter de « devoir procéder à de coûteuses opérations de dépollution ». C’est donc en faveur d’une véritable collaboration et d’un échange des savoirs que plaide la Commission.
L’utilisation de l’énergie et des matières premières.
Dans l’absolu, la consommation des matières premières a diminué tout au long du siècle précédent, sauf pendant les périodes de guerre, pour tous les produits autre qu’agricoles. Il y a donc eut une augmentation de l’efficacité et de la productivité d’utilisation des ressources.
Les deux chocs pétroliers des années 70, « ont vigoureusement incité de nombreux pays à économiser de l’argent en encourageant des mesures de conservation, en se tournant vers d’autres combustibles et en améliorant l’efficacité de l’utilisation de l’énergie en général ».
Ces événements ont encouragés l’industrie à travailler sur des produits de substitution ou de remplacement, afin d’assurer une certaine indépendance énergétique. Cependant la Commission remarque qu’aucun pays n’est indépendant, même les plus avancés « sont encore tributaires d’un approvisionnement continu en articles manufacturés de base ».
Promesses et risques des nouvelles technologies :
La technologie et le progrès véhiculent une idée de modernité et d’avancée positive. Cependant la Commission est lucide, il ne faut pas se tromper, les nouvelles technologies s’accompagnent de nouveaux dangers. Les progrès en micro électronique et en informatique, associés à des moyens de communication en progrès, ont pu contribuer à améliorer « la productivité ainsi que la structure organisationnelle de l’industrie ». Mais, par exemple, l’utilisation de l’arséniate de gallium dans la fabrication des puces électroniques a été nocive pour l’environnement. Ainsi, même si la technologie spatiale, la biotechnologie et les services liés à l’agriculture permettent des avancées extraordinaires, il ne faut pas, rappelle la Commission oublier de rester prudent et ne pas envisager les nouvelles technologies naïvement, comme l’ont été les anciennes.
La Commission définit donc une stratégie d’action :
• établir des objectifs, des règlements, des mesures incitatives et des normes en matière de règlement.
• élargir les évaluations environnementales :
•Encourager les initiatives des compagnies :
• Améliorer les capacités de faire face aux risques industriels :
La Commission insiste sur la responsabilité sociale et spéciale qui incombe tout particulièrement aux grandes entreprises industrielles et transnationales qui sont « les dépositaires de compétences techniques raréfiées ». Elles sont fortement encouragées à amener avec elles les techniques écologiques et sécuritaires en se référant aux normes appliquées dans leurs autres filiales et non simplement au regard des normes locales.
Rédigé par Victoria CHERRIER