RAPPORT BRUNDTLAND
Résumé du Chapitre 4 :
Population et ressources humaines.
La population de la Terre s’accroît, en 1985, 80 millions de personnes sont venues s’ajouter aux 4.8 milliards d’êtres humains existant. Cette population ne cesse de croître, alors que les ressources naturelles qui la nourrissent sont menacées et limitées.
La Commission a estimé qu’il était nécessaire de diminuer la progression démographique tant au niveau quantitatif qu’au niveau qualitatif. Les actions à mener, pour parvenir à un accroissement de population harmonieux, sont de deux ordres.
Tout d’abord il faut agir sur le développement, l’éducation des femmes pour leur permettre l’exercice « du droit humain fondamental » qu’est l’autodétermination. Ensuite les gouvernements doivent prendre des mesures pour contenir les croissances démographiques et mettre en valeur le potentiel humain des populations présentes.
La situation n’est pas identique dans le monde, elle est plus préoccupante dans les pays en voie développement que dans les autres régions. En effet, les taux de fécondité sont resté élevés et toute cette population jeune et dynamique n’est pas mise à profit d’un développement technologique ou économique. Les champs sont surexploités, rendant des terres prématurément stériles. De plus « les exploitants traditionnels sont obligés de travailler plus souvent dans des exploitations de plus en plus petites situées sur des terres marginales, qui peinent à assurer la survie alimentaire de la famille ». La Commission a souligné qu’entre 1950 et 985 la population rurale avait presque doublé, ce qui a entraîné une diminution correspondante des terres disponibles.
Concernant les pays développés, les taux de fécondité ont baissé, ralentissant l’augmentation de la population. Les sociétés développées sont vieillissantes, contrairement aux populations des pays en développement dans lesquelles les jeunes prédominent.
La Commission insiste également sur le rôle de la mobilité mondiale. En effet même si de nos jours, « les migrations n’influent pas de manière importante sur la distribution des populations entre les pays », à l’intérieur des pays les populations se déplacent plus facilement grâce aux développements des infrastructures de transports.
La Commission propose une politique démographique qui s’établit sur plusieurs points :
• une gestion de la croissance
• une répartition et une gestion de la mobilité de la population
• une amélioration des conditions de santé
• un effort d’éducation.
Une gestion de la croissance démographique :
« La croissance démographique a disséminé les fruits du développement entre un nombre trop important et sans cesse croissant », ainsi les profits et les avancées n’ont pas pu profiter à tous. Le développement n’a pas été « rationnel ».Il est donc nécessaire d’équilibrer la taille de la population aux ressources disponibles.
Selon eux, une politique de la population devrait « énoncer et poursuivre de grands objectifs démographiques nationaux en fonction d’autres objectifs socio-économiques ». Le plus important de ces facteurs étant le rôle donné à la femme dans la gestion de la famille. Ainsi une politique démographique efficace est une politique qui place les droits de la femme au centre de ses priorités.
De plus dans de nombreux pays, les ménages pauvres ont besoin d’enfants pour les aider à travailler et pour leur assurer une subsistance une fois vieillissant. Pour répondre à ces « réflexes » des mesures aidant les ménages pauvres et des lois régissant l’age minimum pour le travail des enfants sont souhaitables. De même la mise en place de système de sécurité sociale est un facteur rassurant.
Mais ces avancées ne sont efficaces que si elles sont accessibles pour tous. La Commission estime donc que des efforts doivent être fait pour enrayer les inégalités sociales et promouvoir l’égalité des chances.
Si la planification familiale est une solution qui a fait ses preuves, au Zimbabwe notamment, les gouvernements doivent véritablement aider les femmes à atteindre un statut équivalent à celui de l’homme, et par là même avoir la possibilité du choix.
Une gestion de la mobilité des populations :
La plupart des gouvernements s’engagent à équilibrer le développement régional, afin que des régions enclavées ne restent pas fermées aux progrès, mais peu y parviennent concrètement. Or pour la Commission, il est important que le progrès soit unanime pour que la pression urbaine soit diminuée. Il faut donc augmenter les offres d’emplois ruraux, encourager le développement d’industrie dans les villages (l’exemple de la Chine est assez prometteur). Cet effort doit s’accompagner de la prise en compte des régions écologiquement défavorisées.
Une amélioration des conditions de santé de la population :
« Une bonne santé est le fondement du bien être et de la productibilité de l’homme. Par conséquent une vaste politique de la santé est essentielle à un développement durable ». Malgré les efforts poursuivis, en 1985 la Commission mettait l’accent sur le fait qu’1.7 milliard de personnes n’avaient pas d’accès à de l’eau propre et que’1.2 milliards à des installations sanitaires appropriées.
Or les règles d’hygiène de bases sont le meilleur moyen d’éviter les épidémies et les taux de mortalité anormalement élevés.
De plus les carences nutritionnelles s’ajoutent aggravant l’état de santé de populations déjà fragilisées.
Il est donc important pour la Commission d’instaurer le cercle vertueux du développement durable, qui en permettant une optimisation des ressources, dans le respect de l’environnement permet d’améliorer les conditions de santé, et abaissant les facteurs de péril, cela entraînerait un ralentissement de l’accroissement démographique.
Enfin la Commission pointe un autre problème, qui tend à se répandre internationalement, celui de la toxicomanie. Entraînée par le crime organisé, elle infiltre toutes les couches sociales et tous les pays quelque soient leurs niveaux de développement, mais c’est dans les pays les moins développés qu’elle est la plus dévastatrice. Les gouvernements doivent donc collaborer pour lutter et « mettre fin à la production et au trafic de stupéfiants et pour promouvoir des programmes de diversification des cultures et de revalorisation dans les régions productrices, qui sont généralement appauvries ».
Un effort d’éducation:
La Commission part d’un constat : quasiment tous les garçons du monde reçoivent une forme d’enseignement primaire, en revanche en Afrique et en Asie les taux de scolarisation des filles sont largement inférieurs. Et les projections des organismes internationaux (les Nations Unies en l’espèce) ne semblent pas montrer une évolution. Il est donc nécessaire « d’universaliser l’alphabétisation et de supprimer les écarts entre les taux de scolarisation des garçons et des filles ».
L’enseignement doit donc être organisé de manière à permettre aux enfants d’aider leurs parents dans les travaux agricoles, mais leur utilité ne doit pas se réaliser au détriment de leur éveil scolaire. Les écoles locales, doivent mettre en place des programmes adaptés, qui enseignement la gestion et la préservation du milieu naturel, l’optimisation des ressources.
Enfin concernant les populations isolées, les communautés indigènes ou tribales, elles doivent être préservée et leur permettre un accès au monde moderne harmonieux, pour que leurs modes de vies traditionnels ne soient pas menacés. Ces communautés « sont dépositaires d’un riche patrimoine de connaissances et d’expériences traditionnelles » qui sont un pan de l’histoire de l’humanité.
Un examen attentif de leurs besoins et la prise en compte de leurs intérêts est donc, selon la Commission un point important d’une politique de développement durable.
Rédigé par Victoria CHERRIER