Résumé du Rapport BRUNDLAND
Chapitre 5 :
Soutenir le potentiel
Les révolutions agraires, les recherches en biologie et en agronomie et les progrès technologiques nous ont permis de produire plus de nourriture par habitant qu’il n’en a jamais été produit auparavant.
En 1985, il a été produit près de 500 kg
Mais, paradoxalement, la même année ,730 millions d’êtres humains ont, souffert de sous-nutrition et des problèmes de santé dus à une alimentation insuffisante.
La commission souligne le fait que « l’agriculture ne manque pas de ressources, elle manque de politiques capables d’assurer que la nourriture soit produite là ou elle est nécessaire et de façon à fournir aux populations rurales pauvres des moyens d’existence suffisants ».
Entre les années 1950 et 1985 la structure du commerce mondial de denrées alimentaires s’est transformée. En effet, durant les années 1950 l’Amérique du Nord exportait à peine 5 millions de tonnes de céréales par an, alors que dans les années 1980 elle en a exporté près de 120 millions de tonnes par an. Ces exportations étaient majoritairement dirigées vers l’URSS, la Chine et l’Afrique.
La demande de lait et viande s’accroît traditionnellement en même temps que les pays s’enrichissent, en Europe la production de viande a triplé entre 1950 et 1984 et celle de lait à doublé dans cette même période. Ces augmentations sont allées de pair avec une augmentation des surfaces cultivées, des cheptels et des flottes de pêche.
La Commission distingue trois grands types de système de production vivrière :
• L’agriculture industrielle : a forte intensité de capital et d’intrants, à grande échelle. Elle domine dans les pays développés et dans de petites régions de certains pays en développement.
• L’agriculture de type révolution verte : se développe dans les zones homogènes et riches en ressources, plates et irriguées et surtout en Asie.
• L’agriculture pauvre en ressources, qui repose sur une « pluviosité incertaine et se pratique en général dans des régions en développement malaisées à mettre en culture : terres sèches, hautes terres, forets… » C’est le cas de presque toute l’Afrique subsaharienne et des zones les plus écartées de l’Asie et de l’Amérique latine.
La production de denrées alimentaires est en crise qui s’explique, selon la Commission, par divers facteurs :
• l’impact des subventions
• l’indifférence vis-à-vis des petits producteurs
• la dégradation de l’environnement.
Sur l’impact des subventions :
Les gouvernements des pays développés, surtout l’Europe et les Etats-Unis subventionnent leurs agricultures. Il est donc plus intéressant économiquement d’exporter les excédents ( sous forme d’aide alimentaire). Or ces excédents entre en concurrence sur le marché international avec les denrées produites par les pays en développement. Ce qui se révèle tragique pour ces pays, car l’agriculture est la base de leurs économies. Cependant, les conséquences ne sont pas uniquement mauvaises pour les pays en développement. En effet, les subventions entraînent des effets pervers au sein même des pays développés. La Commission souligne la baisse de productivité qui en découle, à cause d’une culture intensive et une utilisation excessive des engrais entraînant la destruction de zones campagnardes. Pour la Commission, il est de l’intérêt commun de supprimer ces politiques de subventions.
Sur l’indifférence vis-à-vis des petits producteurs.
Pour accroître la productivité agricole il faut mettre à la disposition des petits producteurs des connaissances techniques et scientifiques. Cependant la diffusion de ces connaissances à été limitée, et les régions enclavées ou très pauvres n’y ont pas eut accès, ce qui entretient leurs situations misérables. Il faut donc que les gouvernements agissent pour redistribuer les terres et les ressources.
Cependant les cas particuliers ne doivent pas être exclus, beaucoup de petits producteurs sont nomades, ils ne possèdent donc pas de titre de propriété des terres qu’ils exploitent. Et leurs pratiques traditionnelles sont menacées par la modernisation du commerce. C’est donc au gouvernement de leur fournir protection et assurance de conserver ces traditions.
Sur la dégradation de l’environnement.
L’augmentation des surfaces cultivées se traduit par des déforestations et la suppression de barrières végétales naturelles. Cela a pour conséquence d’accélérer l’érosion des sols et donc cela menace la capacité des sols « à retenir l’eau, le prive de ses éléments nutritifs et diminue l’épaisseur de la couche dans laquelle les plantes peuvent prendre racine »
De plus les engrais chimiques et les pesticides, qui ont été utiles au développement de la production après guerre ont des effets néfastes. Il est donc important de limiter au maximum leur utilisation.
Les forêts sont défrichés sans réflexion « et planification » suffisantes. Or elles jouent un rôle crucial dans « le maintien et l’amélioration de la productivité des terres agricoles. » Il est donc nécessaire de revoir les politiques de déboisement et de leur faire intégrer les coûts de la restauration de la foret.
Enfin la désertification menace de plus en plus de terres, situées dans des pays où les gouvernements ne font pas de la lutte contre elle une priorité. Selon les données de la Commission 29% des terres émergées subissent un processus de désertification, à des degrés différents. Et c’est l’Afrique sub-saharienne, l’Asie et l’Amérique du Sud qui sont les plus touchées.
Les préconisations de la Commission pour relever le défi de l’approvisionnement en denrées alimentaires
Pour la Commission, il s’agit de « conserver la base de ressources agricoles et d’assurer aux pauvres des moyens d’existence ». Les solutions proposées reposent assez classiquement sur l’intervention des gouvernements et de l’adoption de programmes à l’échelle mondiale. Mais c’est également pour la sauvegarde de l’environnement et l’augmentation de la productivité que la Commission veut agir. Une action à l’échelle mondiale s’impose. Elle estime nécessaire le fait « que tous les pays reconnaissent que les barrières protectionnistes sont désavantageuses pour tous les partenaires puisqu’elles réduisent les échanges commerciaux sur les produits alimentaires alors que certaines nations pourraient tirer un réel avantage de tels échanges ».
La première des mesures proposée par la commission consiste à mettre en place une nomenclature des sols, en les recensant les sols selon leurs types (ceux capables de supporter une agriculture intensive, les zones de prévention à ne pas exploiter et les zones de restauration ou les ressources sont en train de se reconstituer).
A cela il serait nécessaire d’ajouter une gestion rationnelle de l’eau, afin de lutter contre la dégradation des terres et la pollution des eaux. Les phénomènes nocifs comme la salinisation, l’alcalinisation et l’engorgement « peuvent être évités par des mesures pertinentes de drainage, d’entretien, de mise en culture et de contrôle des quantités d’eau. »
De plus il serait très utile de promouvoir des alternatives à l’utilisation d’agents chimiques, en stimulant et en encourageant les moyens de recherches.
Concernant les forets, la commission estime qu’il est nécessaire de la préserver au maximum, car elles jouent un rôle capital dans les systèmes climatiques. Il faut donc arbitrer entre les besoins de l’exploitation forestière et la nécessité de protéger la foret.
Pour améliorer les rendements agricoles, la Commission propose donc des « mariages entre technologies traditionnelles et modernes » qui peuvent permettre d’élever durablement le taux d’emploi dans les zones rurales.
Rédigé par Victoria CHERRIER