RAPPORT BRUNDTLAND
Résumé du chapitre 11
PAIX, SECURITE, DEVELOPPEMENT ET ENVIRONNEMENT
Le monde au cours du 20e siècle s’est armé et ce malgré la signature de traité anti-prolifération veillant à limiter la propagation de l’arme nucléaire.
Dans le contexte actuel, une guerre thermonucléaire serait catastrophique, tant au niveau de l’environnement qu’au niveau humain. La Commission attire donc l’attention sur le fait que laisser la situation environnementale se dégrader, c’est attiser des tensions et préparer un foyer pour des guerres sans précédents.
En effet, une perturbation de l’environnement peut causer des mouvements massifs de réfugiés. Ces derniers exercent des pressions dans des pays voisins, et peuvent être sources de troubles politiques ou de violences militaires. De plus lorsqu’une population n’est plus capable de pourvoir à ses besoins, les tensions sont attisées par la nécessité de survie. Ces éléments ne sont pas purement hypothétiques, l’augmentation constante des « réfugiés écologiques » ces populations obligées de quitter leurs espaces d’habitat devenus impropres à leur fournir de quoi subvenir à leurs besoins. Au cours de l’année 1984-1985, quelques 10 millions d’Africains ont fui leurs foyers pour ces raisons. Ces réfugiés envahissent les villes, accroissant la pression urbaine et les tensions entre Etats. Haïti a fourni au cours des années 80 un exemple semblable.
La raréfaction planifiée de certaines ressources comme l’eau laisse penser qu’il « y aura une compétition croissante pour de l’eau destinée à l’irrigation, à des usages industriels et à l’économie domestiques ». La rivalité naîtrait donc, selon la Commission, entre les Nations, mais également au sein même des Nations, entre les différents groupes sociaux.
La pêche a déjà prouvé qu’elle pouvait entraîner des tensions, la Commission rappelle l’épisode de la « guerre de la morue » lorsqu’en en 1974 l’Islande et le Royaume Uni se sont disputées des zones de pêches. « Des tensions analogues existent dans les mers japonaises et coréennes, ainsi que des deux cotés de l’Atlantique sud ». Ainsi ralentir le réchauffement de la planète par le biais du développement durable est une tache d’importance cruciale.
Les grandes puissances sont toutes équipées de l’arme nucléaire, en cas de conflit et d’utilisation de cette arme, les savants ont alerté sur les risques d’un « hiver nucléaire ». A savoir une période où les poussières dégagées par l’explosion, resteraient en suspension dans l’atmosphère empêchant la lumière du soleil de parvenir jusqu’à la surface de la Terre. Cela bouleverserait toute vie animale ou végétale, et les survivants à une telle guerre se trouveraient en proie à un monde encore inconnu. La Commission encourage donc les pays à s’engager dans la voie du désarmement nucléaire, dans la destruction des munitions et la cessation des recherches en ce sens.
Le même problème avec des conséquences différentes se pose pour les armes biologiques, et la manipulation délibérée de l’environnement. La Commission encourage à ce que le Protocole de Genève soit complété par des accords interdisant la fabrication et le stockage de telles armes.
Enfin, la Commission fait remarquer que l’armement est très coûteux. La recherche en armement emploie un demi-million de scientifiques et absorbe la moitié de toutes les dépenses de recherche-développement. La recherche-développement militaire s’est accrue au cours de l’année 1984 à un rythme deux fois plus rapide que l’ensemble des dépenses militaires. En parallèle, les moyens font cruellement défaut pour « observer les changements de climats, surveiller les espèces en disparition et protéger les écosystèmes fragiles. »
La Commission bâtit donc son projet de développement durable comme un moyen de garantir aux générations futures les mêmes chances, mais également comme un moyen de garantir des générations futures. Le développement durable est un concept qui emprunte le dialogue et la négociation, il n’est pas question d’adopter ou d’encourager des comportements belliqueux. Pour elle il faut garantir la sécurité pour que le développement durable puisse s’installer, et garantir le développement durable pour que la sécurité soit consolidée.
La Commission est consciente du fait qu’il « n’existe pas de solutions militaires à l’insécurité de l’environnement ». Une guerre moderne peut elle même « engendrer à l’échelle internationale des risques pour l’environnement. De plus l’idée de la souveraineté nationale à été radicalement modifiée du fait de l’interdépendance sur les plans économique, écologique et de la sécurité. ». La seule façon de limiter les risques de conflits et d’assurer une gestion équitable des ressources est donc selon la Commission de mettre en place une gestion coopérative. Les contraintes actuelles ont déjà commencé à encourager les pays à coopérer. L’Antarctique est un exemple d’une approche collective en matière de gestion. Mais comme il a déjà été souligné, la gestion de l’Antarctique n’entraîne pas l’unanimité, c’est donc un travail de profondeur qui doit être enclenché.
La Commission rappelle l’existence de nombreux organismes et de divers systèmes institutionnels qui « ont pour objet de promouvoir une coopération bilatérale et régionale » dans divers domaines, comme la pêche, la gestion des déchets radioactifs. De plus, elle insiste sur l’importance que revêt l’information des gouvernements des problèmes environnementaux. Ils doivent en être conscient et rassurer les populations en gérant ces problèmes. Mais beaucoup de gouvernements ne disposent pas des moyens d’établir des prévisions, des projections, ainsi la Commission encourage les organismes internationaux comme les nations unies à mettre leurs données en commun et mettent en place une « super-organisation »qui gèrerait au niveau international différents paramètres.
Enfin la Commission souhaite voir les dépenses et les investissements en armements réduire au profit de programmes de sauvegarde de l’environnement et de développement, qui sont des armes bien plus efficaces pour lutter contre les conflits et assurer un avenir pacifique.
Rédigé par Victoria CHERRIER